• Pavard, les lourdes accusations

    Pavard, les lourdes accusations
    Buteur décisif en Irlande (0-1), Benjamin Pavard a entretenu sa légende de joueur qui doit sa place en équipe de France aux bijoux qu'il inscrit de temps à autre.

    Comme un air de déjà-vu… Lundi soir, Benjamin Pavard a donné la victoire en équipe de France en Irlande (0-1) en inscrivant une frappe superbe, qui est rentrée avec l’aide de la barre transversale. C’était le meilleur moyen de se rappeler au bon souvenir des supporters des Bleus qui a forcément rappelé le but légendaire inscrit par l’ancien Lillois contre l’Argentine lors de la Coupe du monde 2018.

    Le problème, c’est que cette « frappe de bâtard », pour reprendre les mots de la chanson composée il y a cinq ans, va renforcer l’image de Pavard, celle d’un joueur limité qui ne serait bon qu’à marquer des buts exceptionnels de temps à autre pour rappeler son utilité. « Pavard n’est pas un arrière droit, il est meilleur en défense centrale. Il a marqué et c’est reparti, il va encore avoir le totem d’immunité », a ainsi râlé sur RMC le journaliste Florent Gautreau, qui reprend une thématique, celle du totem d’immunité, fréquemment développée sur les réseaux sociaux au sujet de Pavard.





    Ces accusations sont assez injustes pour Pavard lui-même et pour Didier Deschamps. D’abord pour le joueur qui, s’il ne marquera l’histoire de l’équipe de France comme ses prédécesseurs Lilian Thuram et Willy Sagnol, n’est pas un usurpateur total. Il reste un défenseur assez solide (même s’il lui arrive de passer au travers, comme en Coupe du monde contre l’Australie), sinon il n’aurait pas autant joué avec le Bayern Munich ces dernières années. C’est un argument que le principal intéressé aime rappeler.

    Pavard bénéficie simplement du peu de concurrence à son poste, où la France manque de vrai spécialiste, capable d’évoluer dans une défense à quatre. La preuve, les joueurs que Deschamps a utilisé pendant la Coupe du monde à la place de Pavard sont également des défenseurs centraux de formation, Jules Koundé et Axel Disasi. Pavard bénéficie également de la philosophie de jeu de son sélectionneur, qui peut accepter d’aligner un latéral à vocation offensive (en l’occurrence Theo Hernandez), mais sans doute pas deux.

    Il n’est pas dit que Pavard en reprenne pour cinq ans avec un statut de titulaire, grâce à ce but, et il n’est pas d’ailleurs pas dit qu’il ait marqué beaucoup plus de points que Koundé durant ce rassemblement. Mais au moins, après une Coupe du monde 2022 cauchemardesque, le Bavarois a rappelé qu’il avait encore un avenir en sélection. N’en déplaise à ses détracteurs…

    Les notes des Bleus
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    • 1/12
      Les notes des Bleus
      Lors de leur victoire 1-0 en Irlande.
    • 2/12
      Mike Maignan (7,5)
      Longtemps peu inquiété, il a sauvé les siens d'une contre-performance en réalisant une parade XXL en fin de rencontre sur une tête adverse (90e). Quel gardien !
    • 3/12
      Benjamin Pavard (6,5)
      Le héros tricolore de ce city trip à Dublin. On l’a senti déterminé d’entrée dans son couloir droit, même si sa dépense d’énergie l’a notamment mis à la faute défensivement. Il a jailli dans le camp irlandais pour marquer de loin en début de seconde période (50e). Ça lui fera du bien au moral.
    • 4/12
      Ibrahima Konaté (4)
      Peu inquiété par Ferguson dans les duels, il aurait pu plomber son équipe à deux reprises, en glissant (et étant sauvé par l’arbitre 61e) et en ratant son intervention dans les airs devant le jeune avant-centre de Brighton (80e). C’est déjà trop. Pas très inspiré dans son jeu long.
    • 5/12
      Dayot Upamecano (5,5)
      Plus irréprochable que son compère de la charnière centrale, il a contré un tir dangereux en fin de match (82e) et s’est montré intraitable par la suite.
    • 6/12
      Théo Hernandez (5)
      Il a dû gérer la vitesse de l’ailier droit adverse, Chiedozie Ogbene, et ça lui a fait un excellent exercice sur le plan défensif. Il a tenu bon. Offensivement, il n’a pas beaucoup pris son couloir, un peu bloqué par la présence de Mbappé devant lui, et peut-être retenu par les consignes.
    • 7/12
      Antoine Griezmann (5)
      Il a bien démarré en étant un peu partout sur le terrain en phase offensive, mais il a trop cherché à jouer avec Mbappé. C’était clair. Il n’est pas parvenu à trouver ses coéquipiers en seconde période. Toujours aussi généreux en phase défensive.
    • 8/12
      Eduardo Camavinga (6,5)
      Un match plein de la part de « Cama » en position de numéro 6. Il a tenté de mettre du rythme à la relance et ça change quand même un peu de Tchouaméni et Rabiot. Défensivement, il n’est peut-être pas aussi fort, mais il n’a pas lâché.
    • 9/12
      Adrien Rabiot (4,5)
      Toujours une grosse présence physique dans la bataille du milieu, mais il a déçu dans le jeu, en étant brouillon ou imprécis. Cela n’a pas permis aux Bleus de dominer leur adversaire. Une belle frappe lointaine à 15 minutes de la fin (75e).
    • 10/12
      Randal Kolo Muani (4)
      Aligné cette fois-ci sur l’aile droite, après son super match contre les Pays-Bas, il est parti fort, en se montrant incisif ballon au pied (et en étant généreux défensivement), mais il a buté sur les joueurs irlandais et ce jusqu’au bout du match. Il n’a pas conclu un contre (79e).
    • 11/12
      Olivier Giroud (4)
      Englué dans le bloc vert, il a été très peu servi par ses coéquipiers, mais il s'est aussi raté sur ses rares remises.
    • 12/12
      Kylian Mbappé (4)
      Il doit se montrer plus dangereux. Il a tenté ballon au pied, mais sans se montrer très fulgurant face à des Irlandais bien regroupés. Il n’est pas parvenu à frapper au but. Quelques bonnes combinaisons dans le jeu et c'est tout.
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