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PSG-OM: quelles conséquences après ce Classique électrique?

Après 20 échecs consécutifs contre son grand rival, l’OM a battu dimanche soir en Ligue 1 le PSG (1-0), au terme d’un match électrique, et même chaotique. Qui, au-delà du seul résultat sportif, ne devrait pas rester sans conséquence.

Une pluie de suspensions, dont certaines pourraient être très longues

Dix-sept cartons au total – un record en L1 au 21e siècle – et cinq expulsions, dont trois directes: le Classique de dimanche au Parc des Princes a parfois plus ressemblé à un combat de catch qu’un match de football. Parisiens et Marseillais ont échangé les coups et les provocations pendant 90 minutes, jusqu’à une échauffourée générale, et regrettable, dans les derniers instants.

Renvoyés au vestiaire au même moment, les Parisiens Layvin Kurzawa, Leandro Paredes et Neymar, ainsi que les Marseillais Jordan Amavi et Dario Benedetto, seront tous suspendus automatiquement pour le prochain match (mercredi face à Metz pour le PSG, jeudi face à Saint-Etienne pour l’OM), mais ces derniers devraient très logiquement manquer d’autres rencontres suite aux actes de brutalité.

Deux cas supplémentaires pourraient aussi être examinés par les instances dans les prochains jours: celui d’Angel Di Maria, accusé par le clan olympien d’avoir craché sur Alvaro Gonzalez, ce qui pourrait théoriquement lui valoir six matchs de suspension selon le barème de la FFF, et celui d’Alvaro Gonzalez, lui-même accusé par Neymar d’avoir tenu à son encontre des propos racistes. Un comportement sanctionnable, toujours selon le barème de la FFF, de dix matchs de suspension.

La menace d’une crise sportive au PSG…

Le PSG n’a certes perdu que deux rencontres (il a été battu à Lens 1-0 jeudi dernier), et demeure encore le grandissime favori pour le titre en Ligue 1 au printemps prochain. Mais son mauvais début de saison n’est pas si anecdotique: c’est la première fois depuis 1978-1979 que le club de la capitale commence le championnat par deux revers, sans marquer le moindre but.

Entre un certain relâchement post-Ligue des champions, la multiplication des cas de coronavirus et donc des absences, couplés à des départs marquants, il possède bien sûr quelques circonstances atténuantes. Mais rien ne dit que la dynamique actuelle, mauvaise, va s’inverser rapidement. Surtout si des joueurs majeurs à l’image de Neymar ou Di Maria, comme évoqué précédemment, sont suspendus pour plusieurs matchs.

Un homme va être particulièrement observé ces prochaines semaines: Thomas Tuchel. L’entraîneur parisien a eu beau conduire le PSG en finale de la C1, il n’a jamais échappé à quelques critiques, et n’a jamais bénéficié d’un soutien sans faille de ses dirigeants. Dimanche encore, le directeur sportif Leonardo n’a pas fait preuve d’une grande clarté lorsqu’il a été interrogé sur l’entraîneur au coup de sifflet final. "Tuchel est-il en danger? Après un match comme ça, poser la question c’est un peu compliqué", a évacué le Brésilien. Pendant ce temps, Tuchel, à qui il reste moins d’un an de contrat, se livrait en conférence de presse à une analyse lunaire, se disant "très content" du match de ses hommes.

…et un urgent besoin de renforts

Avec les départs de Thiago Silva, Thomas Meunier et Edinson Cavani chez les cadres, plus ceux de Tanguy Kouassi et Adil Aouchiche chez les grands espoirs, le PSG a perdu cet été cinq joueurs, et n’a enregistré dans le sens inverse que l’arrivée du latéral droit italien Alessandro Florenzi. A trois semaines de la fin du mercato, le champion de France va donc devoir passer à la vitesse supérieure pour renforcer son effectif, et doubler certains postes.

Les joueurs eux-mêmes en ont conscience, et ont commencé à mettre une certaine pression au club. "Plein d'équipes ont perdu une finale (de Ligue des champions) et ont gagné l'année d'après, expliquait Kylian Mbappé il y a quelques jours. Il faut positiver et faire un bon recrutement. Je pense que c’est important. Il faut acheter des joueurs. J’espère qu’il y aura de bonnes recrues et qu’on pourra démarrer la saison avec l’objectif de faire mieux que la saison passée." Un avis partagé par Presnel Kimpembe en conférence de presse: "Avec les départs qu’il y a eu cet été, on sait que l’effectif a besoin d’autres joueurs pour combler les manques. Où sur le terrain, ça je ne sais pas, c’est au club, au coach, et à Leonardo d’en décider."

Un OM qui peut prendre les rênes du championnat

Côté marseillais, l’ambiance est évidemment plus légère. Sauf départs, l’OM recherche seulement un attaquant pour boucler son mercato, et il vient de briser plusieurs barrières psychologiques, en décrochant sa première qualification pour la Ligue des champions depuis 2013, et en battant Paris pour la première fois depuis 2011. De quoi réchauffer les cœurs des supporters, nombreux pour acclamer les joueurs à leur retour du Parc, et souder un peu plus un vestiaire déjà très uni depuis l’arrivée d’André Villas-Boas sur le banc.

A l’inverse du PSG, la bande du technicien portugais vient d’ailleurs d’entamer sa saison de Ligue 1 par deux succès. S’il bat l’ASSE jeudi, et il pourra compter pour cela sur un Florian Thauvin en grande forme après une saison blanche, l’OM prendra donc seul les commandes du championnat. En attendant de voir l’évolution du cas Alvaro, tous les voyants sont donc au vert à Marseille. Et ce n’est pas si fréquent.

CC